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Point exclamation

Quelle humeur je veux communiquer aujourd’hui ? Un choix s’impose à moi parmi l’ensemble des signes graphiques qu’on appelle la ponctuation. Ils transcrivent la langue orale, comme l’intonation ou les pauses. On communique tellement aujourd’hui par écrit, qu’ils sont devenus indispensables. On peut même parler d’un langage propre, pour rappel, ces signes ont été la base de la construction des emoji.

 

Parlons du plus emblématique de ces signes : le point d’exclamation
Bonjour. Bonjour !
Tous les jours, des millions de gens se demandent “est-ce que je met un point d’exclamation ?”
Il peut être amical…
Bonjour !
Passionné
Quelle belle journée !!
Et on pourrait croire que vous criez
Touche pas à ça ! Touche pas à ça !!! Sale gosse !
Le point d’exclamation est le signe de ponctuation le plus expressif qui soit. On peut dire qu’il a une fonction intonative.
Il exprime une vraie intonation et donne une force à la phrase ! Il fait partie de l’affec.
Aujourd’hui, nous utilisons le point d’exclamation sans cesse, même si nous ne savons pas comment l’utiliser.
Un petit rappel, on l’emploie quand :
_ il exprime la surprise, la terreur, le reproche ou quelques autres sentiments affectueux (un souhait…),
_ il ponctue les injonctions et les apostrophes (ah ! taxi !) et les onomatopées (Paf ! Bang !),
dans un discours direct,
_ il peut être répété mais avec modération (la bonne dose est de 3 ou 4 max).

 

Il faut savoir que dans une phrase, l’exclamation l’emporte sur l’interrogation : possédez-vous, l’âme d’un entrepreneur ! (on peut également mettre les deux (?!) mais certains linguistes pensent que ça surcharge la lecture).
Il a été créé pour indiquer qu’il fallait lire avec entrain cette phrase et attirer l’attention du lecteur. Il est apparu XIVe siècle sur un document d’un humaniste florentin. Graphiquement, incliné vers la droite ! il s’appelait punctus admirativus, le point d’admiration.
Dans un récit, il peut faire apparaître le narrateur plus enjoué.
Entre les deux guerres mondiales, il est souvent associé au titre à scandale dans les journaux. Il est repris par une nouvelle industrie, celle de la publicité pour attirer l’attention d’achat de vente.
Du coup, il devient ringard par les romanciers de l’époque et est laissé aux romans à l’eau de rose (la plupart écrit par des femmes) et négligé par le romancier masculin.
Et aujourd’hui ?
Avec l’extension d’internet, il a évolué en devenant populaire car l’écrit seul ne signifie pas assez le sentiment que l’on veut exprimer sur les réseaux sociaux ou sms. Il remplace l’intonation de notre voix. La ponctuation d’ailleurs est le seul outil dont nous disposons.
Le point d’exclamation est utilisé absolument partout ! Dans toutes les circonstances et en perd de sa signification : il veut tout dire et rien dire à la fois.
On l’a vu 5 fois pour exagérer à outrance l’émotion (!!!!!!!!!!) ce qui vous fait passer pour un excité de la gachette !
Et pourquoi ? Parce qu’il en ressort, dans les études des chercheurs américains, que le message est moins sincère sans lui. Que le point « normal » en fin de phrase est mal perçu.
Ah ! une petite chose… Dans la langue française, on lui met un espace avant et après. Par contre, il n’est pas la peine de ponctuer chaque fin de phrase par un point d’exclamation, vos lecteurs se fatigueraient vite. C’est l’overdose !
(cf « la ponctuation » de Roland Eluerd)

 

Article également sur https://medium.com/@frederiquebe/bonjour-bonjour-bonjour-2b8b64d121bf